Bernard-Henri Lévy : la honte des Français juifs

Nous souhaitons revenir aujourd’hui sur le bloc-notes publié par Monsieur Bernard-Henri Lévy dans le Point du 2 février, auquel nous avions déjà apporté une réponse dans notre communiqué : « BHL : Le maître menteur« .

Dans ce bloc-notes, Monsieur Bernard-Henri Lévy s’en prend de façon violente à Marine Le Pen au motif qu’elle s’est rendue vendredi 27 janvier à Vienne au bal des « Burschenschaften », les fraternités étudiantes viennoises, alors que ces corporations auraient grandi « dans la haine de la France napoléonienne et des juifs qu’elle a émancipés » et seraient « fédératrices, aujourd’hui encore, de tout ce que le pays compte d’adeptes de l’antisémitisme et du nazisme ». Rien de moins !

Nous avons déjà répondu point par point aux différents mensonges contenus dans ce bloc-notes dans le communiqué mentionné ci-dessus.

Nous souhaiterions rajouter, concernant les « Burschenschaften », qu’elles ont été dans le radar des nazis dès 1934, c’est à dire juste après leur arrivée au pouvoir en 1933, au motif qu’elles cultivaient une soif de défense des droits et libertés individuels, notamment en matière de liberté de la presse.

En 1936, après plus d’une année de résistance menée par les responsables des fraternités, Rudolf Hess interdira définitivement à tous les étudiants membres du parti nazi de rejoindre les « Burschenschaften » considérant cette appartenance comme incompatible avec la société nationale socialiste naissante. Voyant leur insoumission continuer, elles seront finalement interdites par Heinrich Himmler en 1938. Himmler pensait ainsi pouvoir forcer l’intégration de cette fraction de la jeunesse patriotique dans l’association nationale-socialiste des étudiants allemands.

Le comte von Stauffenberg, auteur de l’attentat contre Hitler, était membre d’une « Burschenschaft », symbolisant le divorce consommé entre de nombreux patriotes et les nationaux socialistes.

Voici comment les jeunesses hitlériennes caricaturaient les Burschenschaften en 1935, (notez que les étudiants des fraternités sont mis dans le même panier que les juifs).

Au lendemain de la guerre, les gouvernements militaires alliés ont maintenu l’interdiction de ces associations d’étudiants jusqu’à ce que la République fédérale d’Allemagne la lève en 1950. L’interdiction fut par contre définitive en RDA, soucieuse d’organiser les jeunesses communistes. En Autriche, les fraternités étudiantes seront rétablies en 1952.

Alors, fédératrices du nazisme, les Burschenschaften ? Une des rares tentatives dans le monde germanique d’y résister, oui !

Voilà qui illustre le mode de fonctionnement de M. Lévy : inventeur d’un style ampoulé inimitable, cocktail de mensonges, d’approximations, de jugements ex cathedra et d’objurgations définitives, il ment avec l’aplomb de celui qui sait que, par peur ou par intérêt, personne ne le contredira.

Non content de faire régner le terrorisme intellectuel sur le débat politique, la littérature et le cinéma français, notre coryphée de la pensée, conducatore des arts et des lettres, capo di tutti capi des restes de l’intelligentsia française, est aussi capable de faire envoyer au casse-pipes des milliers de Libyens sans autre résultat que de favoriser la charia. Au cas où il l’aurait oublié, nous lui rappelons qu’il s’agit de la loi de ceux qui égorgèrent Daniel Pearl.

Il est vrai que l’ami de Alija Izetbegović, président bosniaque, membre en 1943 de l’organisation des  » Jeunes Musulmans », mouvement lié aux Frères musulmans égyptiens, et qui collabora avec le régime fasciste croate des Oustachis, n’est plus à ça prés.

Et maintenant, voilà que M. Lévy s’autoproclame arbitre de l’élection presidentielle, tentant par une pathétique manoeuvre de préserver les chances de ses amis.

Monsieur Bernard-Henri Lévy, à l’Union des Français juifs, vous nous faites doublement honte : honte parce que vous êtes français, et honte parce que vous êtes juif.

Comme vous l’avez prouvé dans vos écrits depuis l »idéologie française », vous haïssez la France, et vous la haïssez tellement que vous êtes prêt à écrire n’importe quoi pour essayer de barrer la route à la seule candidate capable de la sauver.

Que vous n’aimiez pas Marine Le Pen est votre droit le plus strict, mais que vous utilisiez des mensonges grossiers pour essayer d’influencer l’électorat, cela vous n’en avez pas le droit.

Et puis, à parler de nazis, d’Auschwitz et de Treblinka à tout bout de champ, sans discernement, et pour étayer vos élucubrations, vous nous prouvez que vous méprisez aussi les juifs.

Nous vous plaignons, Monsieur Bernard-Henri Lévy, vous qui à force de vous imaginer partout, n’êtes plus en réalité nulle part.

Sophie Dahan
Union des Français juifs
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